Par une nuit de pleine lune [PV: Louve]

[HJ: Me suis inspiré de stoneage dans la description]

Après être retourné voir la capitale et sa cathédrale en décrépitude, Isiliel décida de voyager une dernière fois afin de recueillir un maximum de renseignements sur ce qu'il s'était passé ces 50-60 dernières années. Car il fallait bien le dire, il n'avait fait que errer dans les landes et les plaines sans véritable but précis. C'est ainsi que par une nuit de pleine lune, la face à la brise surnaturelle qui regnait en ces lieux qu'arriva notre ami paladin.

Toujours accompagné de son destrier lourd, il arrivait à pas lents vers le cercle de pierre, admirant un édifice bien plus ancien que les gens ne pourraient l'imaginer. Ancien représentant d'une magie et d'une science aujourd'hui disparue? Les trois cercles concentriques étaient formés de trois rangées de pierre de différentes tailles qui étaient destinées il y a longtemps aux rituels et sacrifices qui permettaient aux petits gens de pouvoir être présent sans réellement voir ce qu'il s'y passait. Une sorte de grande allée était dessinée par d'autres pierres monumentales, elles étaient destinées à allumer les lieux lors du coucher et du lever du soleil et de la lune. Il paraitrait même que, lors du solstice d'été, de biens étranges choses se passaient ici.

Alors qu'il se trouvait dans cette allée ancienne, approchant à pas lents du cercle, Isiliel se plaisait à ressentir l'étrange sensation qui émanait de ces lieux, comme si les anciens esprits celtes le regardaient. Il entendait déjà le léger echo du vent se repercutant sur les différentes pierres. Il descendit de sa monture avant de pénétrer dans le cercle, lentement, allant jusqu'au centre du premier cercle avant de regarder la clareté de la lune qui semblait n'exister que pour éclairer ces lieux.

Louve s'était esquivée de Troïl, tandis que Poivre dormait. Son ami allait râler qu'elle ne l'ai pas réveillé en voyant passer le grand homme en armure, mais il la ralentirait, il ne connaissait pas la lande. Elle était surexcitée. Elle qui rêvait de rencontrer un chevalier...

Cet homme en armure avec son gros cheval en était sûrement un! Il chevauchait vers le cercle Keoded! Peut-être qu'en passant par le monde des korrigans elle y serait avant lui... Non. Ils voudraient lui donner des énigmes, et lui jouer des tours à leur manière. Pas ce soir, alors que pour une fois elle avait l'occasion de parler à un chevalier solitaire! Et peut-être même l'emmènerait-il comme apprentie...

Le cheval était déjà loin, mais elle connaissait bien les lieux et courrait vite. S'il s'arrêtait, elle pourrait le rattraper! Essoufflée elle se mit bientôt à marcher, le plus discrètement possible. Elle n'allait pas le rater, tout de même! Elle arriva au cercle de pierre, et fut tout de suite rassurée. La puissante monture de l'homme était là. Elle s'approcha du cheval, et lui chuchota discrètement à l'oreille :

" Tu sais où est le chevalier ? "

Elle n'attendit pas de savoir si l'animal lui répondait. Elle avait repéré l'homme. Malgré tous ses espoirs, elle s'avança discrètement, méfiante. Elle songea qu'il n'était peut-être rien qu'un mercenaire. La clarté de la Lune éclairait la scène d'une façon étrange. L'homme avait un beau visage fier et droit, des yeux très clairs, et des cheveux ressemblants aux siens... C'était étonnant. Elle grimpa agilement sur une des grandes pierres dressées. Il avait une grande épée et une armure brillante, elle n'y connaissait rien, mais s'il était un mercenaire, il serait sûrement plus pauvre... Elle l'apostropha :

" Vous êtes un chevalier ? "

Isiliel resta un moment à regarder vers le ciel, admirant le voile de la nuit comme troué de toute part de milliers de points. Il tentait de se remémorer les différentes constellations que formaient les nuées d'étoiles qui jonchaient le manteau du ciel. Ci et là des représentations d'anciens dieux celtes depuis longtemps oubliés, ces dieux payens aux cultes divers et de plus ou moins bonne augure. Il tournait sur lui même, se laissant imprégner de la magnificience des lieux ainsi que de l'étrange énergie qui y régnait. Il se surprit à sentir une présence près de lui mais n'y porta sur le moment pas attention, prit dans d'étranges songes, comme tentant vainement de communiquer avec ces anciennes entités. Soudain, une voix fluette et douce se fit entendre. Le paladin se retourna alors, intrigué dans un premier temps et ensuite amusé de trouver une fillette seule en ces lieux. Il s'approcha d'elle un sourire des plus amical aux lèvres.

- On peut le dire ainsi... disons que le code de mon ordre et surtout ceux que je me suis décidé à suivre sont plus anciens et plus nobles encore que ceux des preux chevaliers que tu sembles admirer. Mais dis moi jeune demoiselle, que fait une personne de si petite taille seule dans un endroit pareil?

La fillette surplombait l'étrange personnage de sa pierre, mais elle ne se sentait pas rassurée. Elle connaissait deux sortes d'hommes en armure : les gentils, les chevaliers, les défenseur de tous, les tueurs de monstres... et les méchants, tous les autres, qu'elle nommait mercenaires. Elle serra sa peluche blanche contre elle et se redressa. Il n'avait pourtant pas l'air de mentir. Alors il était un vieux chevalier ? Son ordre était un ordre de vieillards ? Il avait l'air d'un grand, mais d'un homme jeune, quand même ! Et quels pouvaient être les buts de cet ordre ? Pouvaient-ils être encore plus noble que ceux des Chevalier ? Les questions se bousculaient dans sa tête.

Il souriait amicalement, il ne pouvait pas être méchant ! La gamine se rassura avec ce sourire et sauta aux pied de son dolmen. Elle se rattrapa souplement sur ses pieds, le lapin en peluche dans les mains. Naïve, mais fière, elle éleva un peu la voix pour lui dire :

" Je ne suis pas petite ! C'est vous qui êtes trop grand ! "

Du bas de la pierre dressée, elle devait lever la tête pour voir le visage de l'homme aux yeux pâles. Elle continua sur sa lancée :

" Normalement, on se présente, avant de demander le nom d'une personne ! Vous n'êtes pas poli ! Et puis je ne suis pas une jeune demoiselle ! Je suis une petite fille ! "

Elle n'était pas très impressionnante, cette petite fille des rues débraillée ; Les mains sur les hanches, elle prêtait même à rire.

Elle sourit amicalement pour lui répondre, après l'avoir sermonné.

" Je m'appelle Louve. Je suis dans un endroit pareil parce que je vous ai suivis, Monsieur dont je ne connais pas le nom. Je m'attendais à rencontrer un de ces chevaliers que, oui, j'admire tant ! "

Elle ajouta un instant après :

" Et vous avez un très beau cheval ! "

La toute petite fille sauta alors de son dolmen, sourire aux lèvres. Visiblement c'était une personne très extravertie, ou sans doute était-ce surtout dû à l'innocence de l'enfance. Elle se redressa légèrement après sa petite chute en regardant tant bien que mal le paladin, il eu du mal à dicerner ce qu'elle tenait dans les mains mais une fois au sol il pu enfin le décrire avec précision : une simple peluche qu'elle tenait tout contre elle.

Isiliel arborait un sourire qu'il n'avait connu depuis longtemps, chevauchant solitaire dans les landes et les montagnes, dans les prés et les gouffres. Un sourire chaleureux qui ne faisait que rajouter de la sympathie envers lui car son aura de paladin lui donnait bel et bien une certaine attraction. Il s'accroupit alors dans un bruit de froissement métallique afin d'être au niveau de la jeune fille.

- Et bien jeune Louve, mon nom est Isiliel, paladin et défenseur de la justice pour te servir.

Il fit mine d'enlever de sa tête un chapeau qui n'existait pas avant de poser ses mains sur ses cuissardes.

- Tu sais il n'existe plus vraiment de chevalier aujourd'hui, ceux que tu appelles ainsi sont pour la plupart des mercenaires ayant oublié le sens de l'éthique et des valeurs morales. Quant-à Azirelle que tu vois là-bas. Elle serait sûrement ravie de l'entendre si tu allais la caresser un peu.

[pardon du retard, et désolée pour mon post, je n'ai pas trop le temps...]

Louve lui sourit, mais était surprise par ses déclarations.

"Ma Maman, elle a dit, que les chevaliers ils étaient gentils et qu'ils nous défendait. Mais c'est peut être vrai qu'ils ne nous ont pas défendu bien, car les gens ils ont souvent dû prendre leurs épées et tuer les méchants tout seuls ! Et pis sinon, vous faites quoi, de plus noble que les chevaliers, vous, les padalins ? Moi, quand je serais grande, je voudrais être chevalier ou magicienne, pour aider les gens ! Mais pas mercenaire ! Beurk ! Ils sont méchants et pas beau !"

Elle parlait avec de grands gestes et des expressions bien marquées. Elle se tourna vers la jument et alla la caresser.

"Azirielle, c'est beau comme nom ! Tu es une Maman, ou pas toi ? Tu as eu des petits poulains trop mignons ? "