Au travail !

* Enfant Mystérieux * Messages : 17 Date d'inscription : 04/06/2008 Age : 34

Il se retrouvait tout seul dans la vaste forge de son Maître. Un couple de nobles venait de sortir, plus intrigué par l'enseigne étincellante "L'Eclume D'Or" que par les divers outils de guerre de toute sorte exposées sur les murs et la table d'exposition. Pourtant, on pouvait y trouver n'importe quoi : des épées plus ou moins longues, adaptées à différents types de combattants, des poignards pour assassins, des boucliers, jambières, ceintures, ou encore des armures entières de différentes taille et pour diverses carrures. Sans oublier des armes exotiques, en allant de la faux aux nunchaku en passant par les griffes.

Et toutes ces armes étaient de première qualité, son Maître étant réputé pour son savoir-faire. Il lui avait enseigné presque tous ses secrets avant de partir. Maintenant, c'était à lui de reprendre la relève, et il voyait bien que c'était difficile. Il faisait une chaleur étouffante dans la forge alors que le four principal venait d'être réalimenté. Sous son manteau noir, capuche relevée, il transpirait à grosses gouttes. La vie, ici, n'était pas toujours évidente ... Dans une heure, un nouveau chargement, d'acier cette fois arriverait. A plusieurs reprises, il avait baissé les bras. Mais après avoir réfléchi il s'était demandé ce que son Maître aurait pensé de lui ...

Il regarda le feu, pensif. Il lui arrivait souvent de rêver. Il se demandait ce que serait devenu sa vie si son Maître ne l'avait pas accepté au sein de sa forge ...

Il fallait travailler. Il s'empara d'un marteau de taille moyenne, accroché au mur, et se mit à frapper sur un bout de métal. Pris entre le marteau et l'enclume, l'acier rougeoyant se modelait comme il le désirait. Elle sera magnifique, pensa-t-il. Il se laissa bercer au bruit frénétique des deux types d'acier entrant en contact, répondant au tic-tac minutieux de son nouvel esprit de forgeron.

Après avoir déserté la cité d'Ys, notre paladin se dirigea vers la cité afin de faire un ultime tour du pays. Isiliel passa dans une forge plus ou moins réputée de la ville, "L'Enclume D'Or". Il avait eu d'abord du mal à trouver son emplacement car il y a bien longtemps qu'il n'était pas allé y faire un tour. Toujours en armure lourde, son destrier à ses cotés, le paladin se dirigeait vers la forge en tenant le mors de sa chère monture.
Son apparition d'il y a quelques heures semblait avoir été oubliée, ou alors le mot de sa présence en ville était déjà passé de bouche à oreille dans toute la cité, ce qui était, selon lui, plus que probable. Son armure magnifiquement ouvragée faisait lorgner les quelques truands et les forgerons dont l'étale était à l'extérieur, tentant vainement de le faire venir dans leurs échoppes.

Après une après-midi de recherche dans toute la cité il l'avait enfin trouvée, il eut un sourire en voyant la pancarte et attacha son Azirelle juste à côté de celle-ci. Il chuchota quelques paroles rassurantes à sa monture avant de rentrer dans l'échoppe, avec un sourire amical, il aimait les petits artisans.

Il n'y avait visiblement qu'une personne d'un jeune âge, un jeune loup à la peau blanche et aux cheveux noirs de jais qui frappait de toutes ses forces sur un morceau de métal.

- Mes salutations jeune forgeron, où est ton Maître ?

Corrigé par Mithrin

* Enfant Mystérieux * Messages : 17 Date d'inscription : 04/06/2008 Age : 34

Mithrin entendit le cliquetis d’une armure se répercuter sur les murs noirs de suie, signifiant que quelqu’un venait d’entrer dans la forge. Au bout du trente-et-unième coup de son marteau sur la lame, il s’immobilisa, le regard toujours plongé vers sa création. Le morceau d’acier avait pris la forme d’une arme acérée et dans quelques heures, elle sera prête. Mais son esprit était tourné vers les sons qu’émettait l’armure du nouvel arrivant. Les sens aux aguets du moindre indice, il releva rapidement les caractéristiques des pièces de métal qui constituaient l’armure. Les sons que produisaient les bagues de métal de la cotte de mailles étaient significatifs : c’était une cotte de mailles annulaire qui protège surtout des coupures et non des perforations. Cet homme devait être trop sûr de lui, pensa-t-il. Mais les plaques de l’armure semblaient effacer ce petit défaut car elles étaient de bonne facture. Personnellement, il ne portait jamais d’armure. Ni de cottes de maille d’ailleurs, trop lourdes et réduisant sa liberté de mouvement. C’était important, lorsqu’on se battait … Pour lui, un combattant était avant tout un danseur expérimenté du fait de sa souplesse et de sa dextérité, et non une affaire de force brute. Ce combattant là était différent, car il voulait avant tout imposer le respect, et faire naître de la crainte dans le regard de ses ennemis.

Il se retourna pour plonger ses yeux violets dans ceux du nouveau venu. Une fille aurait pu trouver ce visage angélique. Mais même sous sa cotte de mailles étincelante, lui, ne se fiait plus aux apparences. Lorsqu’il lui adressa la parole, il s’exprima d’un ton amical. S’approchant de la table d’exposition, il répondit d’un ton égal :

- Bonjour Noble Chevalier. Mon Maître est absent, et c’est moi qui m’occupe de la forge.

C'était au moins la vingtième fois qu'il répétait cette réplique aujourd'hui. Mais après tout, il aimait ce travail, et encore plus se retrouver seul, dans la forge. Il continua :

Que désirez-vous ?